Protéger, restaurer et créer des réseaux de mares

L’association

Fondée en 1854 par Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle, titulaire de la chaire de zoologie des mammifères et des oiseaux. Elle se proposait alors de concourir à l’introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d’animaux utiles ou d’ornement, au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites ou domestiquées.

Ainsi durant ses premières années d’existence, la Société chercha à introduire le yack ou la chèvre angora dans les élevages français, à améliorer l’élevage du ver à soie, à populariser la consommation de la viande de cheval, du riz, de l’igname,… avec un succès des plus mitigés.
Pour cela, il lui fallait un lieu pour recevoir les animaux et les plantes amenés de l’étranger et que l’on se proposait d’acclimater ; des soins pour les conserver ; un laboratoire pour les expérimentations… Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, après avoir dirigé la Ménagerie zoologique du Muséum, avait reconnu la nécessité de former un Jardin zoologique d’acclimatation.

Mais, dès l’origine, cette société savante s’inquiète également des destructions causées par l’espèce humaine. De plus, les préoccupations qui avaient présidé à sa fondation, sous l’influence même des naturalistes, savants et amateurs, qui l’animaient, se sont modifiées en même temps que progressait la connaissance de la nature et que la civilisation industrielle et technique étendait son emprise.

Les naturalistes constatent en effet que le « progrès » met à mal les espaces naturels comme de nombreuses espèces sauvages et en conduit certaines jusqu’à l’extinction tout en faisant peser sur les ressources naturelles le risque de la surexploitation. Ainsi, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander la protection des animaux dits « utiles » (et notamment des oiseaux insectivores), l’arrêt de la destruction des forêts (y compris dans les colonies), une exploitation des ressources plus mesurée et rationnelle (pêche, chasse, bois, mines,…), la fin de la notion de « nuisible ».

Forte de cet héritage qui en fait la mère de la protection de la nature en France, la Société d’acclimatation décide en 1960 de changer son nom en Société nationale de protection de la nature et, tout au long du XXe et de ce début de XXIe siècles, elle poursuit son action avec constance, comme la création des parcs nationaux à qui elle confie la gestion de ses réserves du Lauzanier et du Néouvielle.

Le projet

Refuges pour de nombreuses espèces particulièrement dans des territoires anthropisés, les mares sont des sources de biodiversité. Elles sont également de véritables puits de carbone avec une assimilation parmi les plus élevées des écosystèmes. Leur densité, leur connectivité, leur bon état de conservation en réseau conditionnent leur rôle dans l’adaptation des espèces en réponse au changement climatique. Ce sont ainsi de véritables outils pour la protection de la biodiversité, polyvalents, simples à mettre en œuvre et efficaces.

La région la plus artificialisée de la métropole Ile-de-France est choisie comme laboratoire d’étude pour le projet qui se déroulera en 3 phases :

  • Une première phase sera consacrée au développement d’un observatoire participatif avec pour objectifs de compléter les inventaires existants, d’améliorer la connaissance, le suivi et de fédérer une dynamique d’actions de protection des mares.
  • La deuxième phase consistera à développer une méthodologie d’analyse et de modélisation pour constituer une carte de zones à enjeux prioritaires d’actions de restauration et de création de réseaux de mares en intégrant et anticipant le changement climatique et les autres enjeux environnementaux.
  • La troisième phase consistera à la mise en place de la méthodologie de terrain, sur des sites pilotes, en partenariat avec des acteurs comme les collectivités territoriales, des associations et des citoyens.